L’écriture des lieux 2019
Journées entre nature et littérature
© Anaëlle Clot
Événement
terminé
Gratuite, sur réservation
Comme nous pouvons l’entendre, le voir, le sentir tous les jours, le monde contemporain fait face à des problématiques environnementales complexes, ouvrant la pensée de l’écologie à toutes les disciplines du savoir et de la création. Devant l’ampleur de ces questionnements, la littérature renouvelle ses modes de narration et pousse les écrivains sur d’autres terrains, multipliant les approches des lieux, des milieux. C’est de ce foisonnement qu’il s’agit de rendre compte le temps d’un week-end à la Fondation Jan Michalski, en faisant un pas de côté pour percevoir les multiples réalités de notre rapport au monde.
Des rendez-vous pour toutes les générations, à partager aussi en famille au gré de vos sensibilités :
_Petites conférences (dès 10 ans)
Les petites conférences entendent partager avec le jeune public curieux, dès 10 ans, des questions, des éclairages sur le monde, des passions, dans l’esprit des émissions radio pour la jeunesse de Walter Benjamin et de la collection du même nom chez Bayard.
Conception et programmation Gilberte Tsaï | Production l’Equipée
_Promenades thématiques dans la nature alentour
Trois promenades thématiques par jour sont proposées, à choix, dans la nature environnante du Pied du Jura. Elles ont lieu par tous les temps ! Tous les départs se font à pied depuis la Fondation Jan Michalski.
_Grandes rencontres
Les rencontres grand format, dédiées au public adolescent et adulte, offrent une plateforme à des écrivains, éditeurs et chercheurs pour explorer la littérature comme chemin de sensibilisation à l’environnement.
_Performances artistiques
Les performances donnent à voir et à entendre des formes de la pensée de l’écologie en convoquant les arts et l’imaginaire…
Avec les écrivains, essayistes, artistes et promeneurs :
Tonatiuh Ambrosetti _ Jean-Christophe Bailly _ Jean-Christophe Cavallin _ Matthieu Duperrex _ Jean Hegland _ Gaël Kamilindi _Baptiste Lanaspeze _ Karine Maurer _ Gilles A. Tiberghien _ Camille de Toledo _ Diane Zanni _ Mélanie Zogheb.
Programme du samedi 28 septembre
11H – 12H | Petite conférence
Couler de source, les aventures de l’eau douce avec Jean-Christophe Bailly
Les rivières et les fleuves ont formé le paysage. Ils séparent et ils relient, ils sont là et pourtant, sans fin, ils s’en vont. Mais que se passe-t-il entre le moment où l’eau jaillit et celui où elle finit par se jeter dans la mer ? Quel est le destin des gouttes d’eau ? Des plus grands fleuves du monde aux plus petits cours d’eau, des chutes les plus impressionnantes aux méandres les plus calmes, partons pour un voyage de géographie passionnée.
Public
Dès 10 ans
Conception et programmation
Gilberte Tsaï | Production l’Equipée
© Wiktoria Bosc
© Wiktoria Bosc
Biographie
Jean-Christophe Bailly, philosophe et écrivain, est l’auteur de nombreux ouvrages dans divers genres – récit, poésie, théâtre et surtout essai –, à l’exception du roman. Il a enseigné de 1997 à 2015 à l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage, à Blois, en France. Parmi ses derniers titres comptent Passer, définir, connecter, infinir (dialogue avec Philippe Roux, Argol, 2014), Saisir : quatre aventures galloises et Un arbre en mai (Seuil, 2018), Tuiles détachées (Bourgois, 2018) ; ainsi que, pour la jeunesse chez Bayard, Les cinq sens (2014), La magie du livre (2016) et Couler de source (2018).
Les promenades sont programmées le samedi et le dimanche, aux mêmes heures
13H30 – 15H30 | Promenade n°1
De très près avec Tonatiuh Ambrosetti
Est-ce qu’un caillou trouvé au bord d’une rivière peut contenir dans ses dessins toutes les étoiles de l’univers ? Qu’est-ce qu’un morceau de bois nous dit de la Terre ? À partir d’objets et de matériaux simples, cette balade invite à regarder, à décrire, à projeter nos sensations pour mieux questionner nos liens avec le monde qui nous entoure.
© Wiktoria Bosc
© Wiktoria Bosc
Biographie
Tonatiuh Ambrosetti, photographe et artiste, a étudié à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) où il enseigne depuis 2012. La relation entre l’homme et la nature est un thème récurrent de sa recherche artistique, utilisant comme médiums la photographie à la chambre, la sculpture, la gravure et le dessin.
Les promenades sont programmées le samedi et le dimanche, aux mêmes heures
13H30 – 14H45 | Promenade n°2
Autour des sens avec Diane Zanni
Parcourons les sentiers campagnards et forestiers en laissant nos sens se réveiller. Chemin faisant, il s’agit d’expérimenter la nature à travers nos yeux, notre odorat, nos oreilles, notre peau et notre bouche. Une expérience d’émerveillements. Une promenade riche en émotions, qui donne envie de faire l’école buissonnière plus souvent.
© Wiktoria Bosc
Biographie
Diane Zanni, guide outdoor, a créé Buissonnier.ch en 2018, proposant un programme d’activités en plein air, de balades à thème, d’immersions dans la nature, d’ateliers, de micro-aventures… hors des sentiers battus, en toutes saisons. Elle est aussi ambassadrice du Parc naturel régional Jura vaudois.
Les promenades sont programmées le samedi et le dimanche, aux mêmes heures
13H30 – 14H45 | Promenade n°3
Histoires d’arbres avec Karine Maurer
Promenons-nous d’arbre en arbre et découvrons l’identité de chacun d’eux. Observer et toucher ses feuilles, son tronc, ses racines en écoutant une histoire ; reconnaître une espèce grâce à un jeu de mots ; tisser des liens entre les arbres et les humains en suivant le fil d’une légende ; imaginer un langage commun… c’est ainsi que la forêt devient un lieu où renouer avec le vivant, le magique et le joyeux !
Biographie
Karine Maurer, accompagnatrice en montagne, propose des sorties nature et des ateliers créatifs à travers son projet À fleur de ciel. Ses activités sont tournées vers la (re)connexion avec la nature afin que l’être humain renoue avec le vivant et agisse pour la planète.
15H – 16H30 | Grande rencontre
Penser et comprendre un monde changeant : d’une littérature des lieux à une littérature des milieux avec Jean-Christophe Cavallin, Matthieu Duperrex et Baptiste Lanaspeze
Les changements globaux, le capitalisme mondialisé, les effondrements et les émergences mettent les modes de narration classiques à la peine. L’ampleur de ces événements, leur complexité, leur simultanéité, les rendent difficilement appréhendables par des récits linéaires et anthropocentrés. Pourtant, pour comprendre et penser notre monde, nous avons besoin de le dire encore et encore.
La littérature nous aide à apprécier ce qui nous échappe, à réinventer le sol que nous partageons, elle permet de tester des perspectives et des hypothèses. Des auteurs nous proposent aujourd’hui de nous éloigner du récit des lieux pour nous arrimer aux milieux. Dans leurs essais et par la fiction, ils dessinent la trame des relations entre vivants, ils questionnent nos cohabitations, notre place et notre rôle, adoptant des points de vue multiples. Émerge alors une écriture qui bouscule, qui sent, qui tisse des liens sans relâche.
C’est ce que fait Matthieu Duperrex dans son livre Voyages en sol incertain. C’est ce que recherche Baptiste Lanaspeze dans son travail d’éditeur chez Wildproject. C’est le chemin que Jean-Christophe Cavallin propose d’explorer au sein du master écopoétique et création d’Aix-Marseille Université.
Public
Dès 16 ans
Modération
Pauline Briand
© Wiktoria Bosc
Biographies
Jean-Christophe Cavallin, ancien élève de l’École normale supérieure, est professeur à l’Université d’Aix-Marseille, en France, où il a créé et dirige depuis 2017 le Master écopoétique et création. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Chateaubriand, Verlaine et Racine, ainsi que sur la poésie et la matière. Il contribue à la rubrique « Ecocritik » du magazine en ligne Diacritik.
Matthieu Duperrex, docteur en arts plastiques, est directeur artistique du collectif Urbain, trop urbain. Ses travaux artistiques procèdent d’enquêtes sur les milieux anthropisés et croisent littérature, sciences humaines et arts visuels ou numériques. Il est l’auteur de Voyages en sol incertain (Wildproject et La Marelle, 2019).
Baptiste Lanaspeze, ancien directeur de collection chez Autrement, a fondé les éditions Wildproject consacrées à la pensée écologiste. Initiateur du Sentier métropolitain GR2013 à Marseille (Médaille d’urbanisme de l’Académie d’architecture), il co-fondé le réseau des Sentiers métropolitains. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Marseille, ville sauvage (Actes Sud, 2012).
17H30 – 19H | Performance artisitique
Les témoins du futur avec Camille de Toledo et Gaël Kamilindi
2050. Une loi « d’émancipation de la nature » a été votée et des jeunes aux quatre coins du Vieux Continent se battent pour faire tenir ce monde à venir. Les lacs, les rivières, les forêts, les montagnes, les océans, les glaciers ont désormais le droit de voter et peuvent porter plainte devant les tribunaux. Les éléments de la nature ont obtenu partout une « personnalité juridique » pour se défendre face aux intérêts humains. Mais à quoi ressemble ce futur ? Comment cette loi a-t-elle été acceptée ? Quelles idées l’ont portée ?
Ce reportage depuis l’avenir conçu par Camille de Toledo est donné à entendre dans une lecture-performance à deux voix, avec le comédien Gaël Kamilindi, suivie d’une discussion-conférence autour de cette « proposition de loi du futur »… Une contribution pour recréer un horizon d’attente, transformer les fictions qui nous gouvernent, et une vision pour l’Europe à venir.
Public
Dès 16 ans
© Wiktoria Bosc
© Wiktoria Bosc
Biographies
Camille de Toledo, écrivain, a étudié les lettres, le droit et l’histoire à l’Institut d’études politiques de Paris, puis à la London School of Economics, ainsi que le cinéma et la photo à la Tisch School de New York. En 2004, il obtient la bourse de la Villa Médicis à Rome. Il est l’auteur de romans, d’essais et d’un recueil de poésie, dont L’inquiétude d’être au monde (Verdier/Chaoïd, 2012), Le livre de la faim et de la soif (Gallimard, 2017) et le roman graphique, Herzl : une histoire européenne (Denoël, 2018).
Gaël Kamilindi, comédien, d’origine rwandaise et israélienne, a grandi à Genève. Diplômé du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris en 2011, il travaille pour le théâtre, le petit et le grand écran, collaborant notamment avec Bob Wilson, Krzysztof Warlikowski, Denis Podalydès, ou encore Philippe Garrel et Catherine Corsini. Il a fait son entrée en 2017 à la Comédie-Française.
Programme du dimanche 29 septembre
11H – 12H | Petite conférence
De la nécessité des cabanes avec Gilles A. Tiberghien
L’étymologie du mot cabane signifie « petite maison » ; pourtant, on ne fait pas des cabanes comme on bâtit des maisons, en suivant des plans. On improvise avec des branches ou un arbre entier, on bricole avec des planches, des draps, de la ficelle, et on invente un monde. Les cabanes, on s’y abrite et on y voyage. Ces constructions sont souvent liées à la nature mais se trouvent aussi en ville, dans des lieux retirés, où les SDF peuvent espérer dormir en paix. Enfant ou adulte, nous avons tous besoin de ces espaces précieux qui nous permettent de mieux vivre.
Public
Dès 10 ans
Conception et programmation
Gilberte Tsaï | Production l’Equipée
© Wiktoria Bosc
Biographie
Gilles A. Tiberghien enseigne l’esthétique à l’Université Paris I et intervient régulièrement à l’École nationale du paysage, à Versailles. Travaillant entre philosophie, histoire de l’art et du paysage, récits de voyages et littérature, il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont De la nécessité des cabanes (Bayard, 2019).
15H – 16H30 | Grande rencontre
Into the Forest avec Jean Hegland
Cela fait une trentaine d’années que Jean Hegland est établie avec sa famille en lisière de bois de Californie du Nord. Son premier roman, Into the Forest (Dans la forêt), est né du choc intime qu’a été pour elle d’apprendre à vivre à l’ombre des séquoias alors même qu’elle devenait mère. Il reflète également les préoccupations qui étaient déjà les siennes dans les années 1980 sur le devenir de la planète. Paru en 1996 aux États-Unis, ce phénomène littéraire, traduit en français en 2017 seulement, n’a en effet rien perdu de son acuité. Y est dépeint le quotidien de deux adolescentes orphelines vivant seules dans une maison au cœur d’une forêt où parviennent les échos d’un monde qui se délite. Sans électricité, sans essence ni aucune commodité de notre civilisation, dite développée, en train de s’effondrer, les jeunes filles doivent réinventer un mode de vie au plus près de la nature, des savoirs anciens, des origines de l’humanité. Un roman d’anticipation autant qu’un récit initiatique qui questionne les façons dont l’être humain peut (ré)entrer dans la nature au lieu de s’y confronter.
Public
Dès 16 ans
Modération
Pauline Briand
En anglais, traduit simultanément en français
© Wiktoria Bosc
Biographie
Jean Hegland, née dans l’État de Washington, a accumulé les petits boulots avant de devenir professeur, puis de se consacrer à l’écriture. Son premier roman Into the Forest paraît en 1996 et rencontre un très large succès. Un film en a été tiré en 2015 et sa traduction en français, Dans la forêt, a été éditée en 2017 chez Gallmeister. Elle vit dans une forêt de Californie du Nord et partage son temps entre l’apiculture et l’écriture. Elle sera en résidence à la Fondation Jan Michalski dans le cadre des projets de nature writing.
17H30 – 18H30 | Performance artisitique
Exploration du paysage féral par Matthieu Duperrex
Féral se dit généralement d’un animal qui a quitté la condition domestique pour, en quelque sorte, se « réensauvager ». En quoi notre condition contemporaine est-elle caractérisée par la naissance et le développement d’un paysage féral, affranchi du contrôle de l’homme ? Dans une conférence performée, Matthieu Duperrex interroge le devenir du paysage dans les arts, en écho aux écrits de l’anthropologue Anna Tsing sur les ruines du capitalisme et l’atlas féral qui en procède : spectres et monstres de l’anthropocène, espèces sentinelles, nouveaux résidents…
Sont ainsi donnés à voir des paysages réels et imaginaires qui se révèlent inattendus et riches. Dessins, photos, films et ambiances sonores nous font accéder à une cosmologie à la fois poétique et scientifique, une manière sensible d’aborder l’esthétique de l’anthropocène.
Public
Dès 16 ans
© Wiktoria Bosc
Biographie
Matthieu Duperrex, docteur en arts plastiques, est directeur artistique du collectif Urbain, trop urbain. Ses travaux croisent littérature, sciences humaines et arts visuels ou numériques. Il est l’auteur de Voyages en sol incertain (Wildproject et La Marelle, 2019).
EVÉNEMENT GRATUIT SUR RÉSERVATION
Tous les rendez-vous du programme des Journées entre nature et littérature sont gratuits. Vous devez toutefois faire une réservation pour chaque rencontre ou promenade qui vous intéresse, à l’adresse mail indiquée dans le programme.
Merci de préciser si vous avez besoin d’une navette en bus, gratuite, entre la gare de Morges et la Fondation Jan Michalski à chacune de vos réservations selon les horaires ci-dessous.
CAFÉ-RESTAURATION
Une restauration salée et sucrée signée Yves Hohl est proposée à la vente pendant tout le week-end.