Jeudi en résidence avec Anne Proenza et Gabriela Trujillo
Écrire le monde. De la réalité à la fiction.
Anne Proenza © D.R | Gabriela Trujillo © Francesca Mantovani, Éd. Gallimard
Événement
terminé
Événement en français
Gratuite, sur réservation
Chaque premier jeudi du mois, un·e écrivain·e en résidence vous ouvre une fenêtre sur son travail, ses univers et ses motifs, selon une forme libre d’intervention. Une heure en carte blanche à partager, suivie d’une verrée
La rencontre s’est faite dans les murs de la Fondation Jan Michalski. Deux écrivaines en résidence, l’une vivant en Amérique latine, l’autre originaire d’Amérique latine, partagent leurs expériences d’écriture, ici, là-bas… Complices, elles dialoguent sur l’attachement paradoxal à une même aire culturelle, et plus généralement sur le rapport de la littérature au réel et à la violence.
À travers son parcours et ses expériences d’écriture, Anne Proenza explore la pluralité des formes susceptibles de raconter le monde : l’enquête journalistique, la non-fiction et la traduction pour parvenir – peut-être et pourquoi ? – à la fiction. Au fil de ses traductions, elle s’est intéressée aux romans de l’auteur nicaraguayen Sergio Ramirez à travers lesquels il raconte l’histoire récente de son pays. Dans Les évadés de Santiago, qu’elle a écrit à quatre mains avec Teo Saavedra, elle fait le récit d’une incroyable et véridique évasion de prisonniers à la fin de la dictature de Pinochet au Chili, ou livre encore, dans Colombie : guerres et paix, un regard personnel sur un pays empli de trésors et de tragédies. Elle s’essaie aujourd’hui pour la première fois à travailler à une fiction, mais toujours à partir du réel, saisi dans une longue enquête sur d’insoutenables crimes de l’État colombien.
Après des années d’études en Europe, Gabriela Trujillo choisit le français comme langue intime, comme langue d’écriture et comme rempart contre la violence. Dans son premier roman L’invention de Louvette, elle adopte cette langue qu’elle dit accueillante et moelleuse pour faire naître de la guerre civile salvadorienne qu’elle a vécue enfant un personnage lui ressemblant étrangement. Comment échapper à la nostalgie des « autres rivages » ? Quelle fidélité donner aux impressions d’enfance si on les transcrit dans une autre langue ? Est-ce un leurre ?
Gabriela Trujillo
Née en 1981 au Salvador, Gabriela Trujillo a choisi le français comme langue d’écriture. Docteur en cinéma, elle a travaillé pendant plus de dix ans à la Cinémathèque française avant de prendre la direction de la Cinémathèque de Grenoble. En 2021 est paru son essai Marco Ferreri : le cinéma ne sert à rien aux éditions Capricci. En tant que romancière, elle signe la même année chez Gallimard L’invention de Louvette, le récit d’apprentissage d’une jeune fille tiraillée entre deux cultures sur fond de guerre civile. Elle prépare actuellement son deuxième roman.
En résidence à la Fondation Jan Michalski du 4 septembre au 10 octobre 2023
Biographie
Journaliste et traductrice née en 1964 à Paris, Anne Proenza vit et travaille en Colombie où elle est la correspondante de plusieurs médias francophones dont Le Temps, Le Soir et Libération. Elle a également été responsable de la rubrique Amérique latine de l’hebdomadaire Courrier international pendant de nombreuses années. Elle a traduit une dizaine de romans de l’espagnol vers le français et est l’auteure, entre autres, des Évadés de Santiago (avec Teo Saavedra, Seuil, 2010) et de Colombie : guerres et paix (Nevicata, 2019).