Rencontre littéraire avec Kamel Daoud
Le peintre dévorant la femme
© Fondation Jan Michalski, Wiktoria Bosc
Event completed
Français
CHF 10.-, sur réservation
Pour son dernier texte Le peintre dévorant la femme (Stock, 2018), Kamel Daoud a répondu à l’invitation d’une nouvelle collection, «Ma nuit au musée». Enfermé seul, le temps d’une nuit, au Musée Picasso de Paris, l’écrivain confronte deux visions du corps de la femme : celle émanant des œuvres picassiennes face à celle du radicalisme islamiste.
Pour le peintre, la femme est un abîme, un corps entier que l’on ne peut saisir que dans l’immédiateté érotique, l’autoportrait de soi dans la chair de l’autre, la dévoration cannibale. Pour le djihadiste, un péché, une anticipation scandaleuse de la femme rêvée dans le paradis, après la mort. Pour le premier, il s’agit de mourir de désir. Pour le second, il s’agit de faire mourir le désir ou de mourir afin de pouvoir le combler.
Au-delà d’une promenade érudite dans les définitions du désir, une méditation profonde et inspirée sur l’altérité.
Biographie
Né en 1970 à Mostaganem, Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien d’expression française. Il vit aujourd’hui à Oran. Collaborant à divers médias dont Le Point, Le Quotidien d’Oran et le New York Times, il est aussi l’auteur d’un recueil de nouvelles La préface du nègre (Barzakh, Alger, 2008, paru en France chez Sabine Wespieser sous le titre Minotaure 504) et de deux romans remarqués. Contrepoint à L’étranger de Camus, Meursault contre-enquête (Barzakh, 2013, et Actes Sud, 2014) a reçu le Prix des cinq continents de la Francophonie 2014 et le Goncourt du premier roman 2015, et Zabor ou Les psaumes (Barzakh et Actes Sud, 2017) le Prix Méditerranée 2018. Ses chroniques 2010-2016 ont été rassemblées dans l’ouvrage Mes indépendances (Barzakh et Actes Sud, 2017).
Ses écrits journalistiques ou de fiction réinterrogent les héritages muets et les enjeux contemporains liés à la colonisation, la démocratie, la violence et la religion, avec un point de vue aussi aiguisé que radicalement libre, nuancé et non complaisant.
Modération
Sofiane Hadjadj, des éditions Barzakh
Partenariat
Théâtre de Vidy-Lausanne et Payot Librairie