Exposition Horst Tappe
Portraits d’écrivains
Introduction
Installé à Montreux sur les Rives du Lac depuis 1965, Horst Tappe (1938-2005) a photographié, toujours en noir et blanc et avec son Hasselblad, les plus grands : acteurs, écrivains, peintres, journalistes, musiciens ou encore scientifiques. Il est connu, entre autres, pour ses portraits de Vladimir Nabokov et Oscar Kokoschka qui ont fait le tour du monde. La Fondation Jan Michalski s’associe à la Fondation Horst Tappe pour vous présenter une exposition consacrée aux portraits d’écrivains du photographe.
Durant cinq décennies, avec beaucoup d’exigence et de pudeur, Horst Tappe a traqué les visages. Formé en Allemagne, puis à l’École de Vevey, il s’est installé définitivement sur la Riviera vaudoise dans les années soixante. Mais c’est dans le monde entier qu’il a voyagé pour aller à la rencontre d’artistes, d’auteurs, d’acteurs et autres personnalités marquantes que souvent il admirait profondément. Parmi eux, de très nombreux écrivains avec qui il a souvent établi des liens privilégiés.
Véritable génie du portrait, Horst Tappe resserrait le cadrage sur le visage, cherchait à saisir l’éclat d’un regard, l’expression de la personnalité. Pour lui, il ne s’agissait pas seulement d’immortaliser quelqu’un. Une prise de vue était une rencontre qui se prolongeait ensuite au laboratoire (nous sommes ici avant l’ère du numérique, dans l’apothéose de l’argentique), comme en témoignent les tirages magnifiquement travaillés. Chaque photographie est une œuvre en soi, basée sur un incomparable art du noir et de la lumière.
Ils avaient beau s’appeler Vladimir Nabokov ou Harold Pinter, c’étaient pour Horst Tappe des êtres de chair et de sang, qui parfois soignaient leur pose et la mise en scène ou se livraient sans détour. En accumulant ainsi les photographies, il s’est sans aucun doute livré à une « recherche de l’humanité », pour reprendre une expression de son ami Oskar Kokoschka.
L’exposition de la Fondation Jan Michalski, qui rassemble une cinquantaine de portraits d’écrivains, s’ouvre alors que paraît une monographie consacrée au travail de Horst Tappe, enrichie d’un texte de Jacques Roman et d’un entretien réalisé par Daniel Giradin avec l’imprimeur Jean Genoud (Till Schaap Edition/Genoud).