Exposition Antonio Saura
De l’écriture à la peinture
Introduction
Artiste espagnol majeur du XXe siècle, grande figure de l’art contemporain, Antonio Saura (1930-1998) a créé un œuvre peint, illustré, gravé, sculpté et écrit aussi prolifique que formellement inventif, aujourd’hui représenté dans les collections d’institutions muséales du monde entier.
Illustration pour Don Quijote de la Mancha, Miguel de Cervantès, Galaxia Gutenberg, encre de Chine sur papier, Barcelone 1987 © Succession Antonio Saura
Adolescent alité par la maladie, Saura découvre le monde d’abord par les livres et les images, et expérimente, en autodidacte, à la fois l’écriture et les arts plastiques. Si l’artiste s’inscrit initialement dans le mouvement surréaliste, il poursuit rapidement sa propre voie picturale, marquée par l’abstraction lyrique et la primauté de la gestualité. Saura est notamment l’un des fondateurs du groupe avant-gardiste El Paso (1957-1960), introducteur en Espagne de l’art informel dans un esprit libertaire en réaction au climat délétère du franquisme.
L’exposition Antonio Saura │ De l’écriture à la peinture explore les liens multiples de l’artiste avec l’écriture, la littérature et le livre. Très tôt, dès 1947, et sa vie durant, Saura invente des personnages et des mondes imaginaires au fil d’une construction artistique où le portrait joue un rôle prépondérant.
L’illustration est l’une des faces majeures de l’œuvre d’Antonio Saura tant par son ampleur que par sa créativité et sa diversité. Son œuvre d’illustrateur commence en 1962 avec une série d’eaux-fortes et d’aquatintes qui accompagnent les Songes de Quevedo. Elle se poursuit avec l’illustration de textes dont Don Quichotte de la Manche de Cervantès, 1984 de Orwell, le Journal de Kafka, ou encore Pinocchio dans la version de Christine Nöstlinger, pour s’achever avec l’illustration de son propre journal Nulla dies sine linea, construit telle une histoire à partir de saisissants commentaires imagés de la presse quotidienne.
Illustration pour Las aventuras de Pinocho de Carlo Collodi contadas de nuevo por Christine Nöstlinger, peinture laque, gouache et encre de Chine sur papier, Barcelone, 1994 © Succession Antonio Saura
« Miles de manifestantes remachan la huelga general en la Puerta del Sol », gouache, encre de Chine et mine de plomb sur papier, El País, janvier 1994 © Succession Antonio Saura
Puisant dans son immense collection d’images, extraites de revues, de journaux ou de livres d’art, transformées par des superpositions peintes, Saura écrit visuellement des histoires sans texte, ainsi que le reflètent les séries Narrations ou La Quinta del Sordo, créée comme un « roman imaginaire sans début ni fin ».
Par son esthétique, le livre est aussi pour Saura un espace de jeu formel et un support matériel à la création : dans la série Autodafé, il investit de visages peints des couvertures étripées.
À travers un choix de peintures, d’œuvres sur papier et d’estampes, ainsi que de livres uniques conçus par Saura, l’exposition offre à regarder – et à imaginer avec l’artiste – des fictions visuelles peuplées de figures d’une grande richesse expressive. Raconteraient-elles, en écho au commentaire d’Antonio Saura lui-même, que « tout ce que réalise le peintre est de toute façon un autoportrait » ?
Illustration pour 1984, George Orwell, Galaxia Gutenberg, gouache, peinture laque, lavis et encre de Chine sur papier, Barcelone, 1998 © Succession Antonio Saura
Commissariat
Natalia Granero, Fondation Jan Michalski
Olivier Weber-Caflisch, fondation archives antonio saura
En partenariat
En collaboration avec
La Fondation archives Antonio Saura
www.antoniosaura.org
Programme
Visites commentées de l'exposition
Dimanche 17 juillet à 14h, par les commissaires d’exposition
Samedi 3 septembre à 14h, par les commissaires d’exposition
Samedi 24 septembre à 14h, par les commissaires d’exposition
Moments famille
Des rendez-vous pour partager avec les enfants une visite ludique de l’exposition et des ateliers créatifs.
Mercredi 31 août à 15h
Mercredi 21 septembre à 15h