Conférence d'Alban Lefranc
Fassbinder et Döblin, histoire d'une dévoration
© Fondation Jan Michalski, Tonatiuh Ambrosetti
Événement
terminé
Français
Gratuite, sans réservation
« J’avais, tout simplement et sans en avoir conscience, fait de l’imaginaire de Döblin ma propre vie. » Fassbinder n’a pas seulement adapté pour la télévision le roman monstre d’Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz, paru en 1929, à travers une série de quatorze épisodes. Entre lui et ce livre qui, adolescent, « l’empêche de crever », il y a bien plus qu’un dialogue ou le choix calme et réfléchi de certains thèmes ou principes esthétiques : l’amour comme l’instrument le plus efficace de l’oppression sociale, l’élévation dans le mythe de personnages en apparence insignifiants, le goût du mélodrame, etc. Dans presque tous ses films, le cinéaste tord le roman à travers ses obsessions propres, le déplace, le réinvente, mais le roman résiste et le tord en retour. L’écrivain Alban Lefranc, en résidence à la Fondation, décrit quelques moments de cet étrange corps à corps entre un livre et un cinéaste.
Biographie
Né en 1975, Alban Lefranc est romancier, auteur dramatique et traducteur de l’allemand. Il a réinventé les vies de Nico (Vous n’étiez pas là, Verticales, 2009), Fassbinder (Fassbinder, la mort en fanfare, Rivages, 2012), Mohamed Ali (Le ring invisible, Verticales, 2013), Bernward Vesper et Andreas Baader (Si les bouches se ferment, Verticales, 2014), Maurice Pialat (L’amour la gueule ouverte, hypothèses sur Maurice Pialat, Helium/Actes Sud, 2015). Ses livres ont été traduits en allemand (Angriffe, Blumenbar, 2008) et en italien (Il ring invisibile, 66thand2nd, 2013). Il écrit aussi pour la radio et le théâtre (Steve Jobs, mise en scène de Robert Cantarella) et sa pièce Table rase paraît en janvier 2018 aux éditions Quartett. Plusieurs de ses romans sont en cours d’adaptation pour la scène. Il a traduit quatre romans de l’allemand vers le français, notamment deux inédits de Peter Weiss, et a fondé en 2000 la revue La mer gelée, éditée depuis 2015 par Le nouvel Attila.