Jack Kerouac
Sur la route
Il y a un peu de Marco Polo dans ce qui se dégage des différentes virées que dessinent Sur la route (Gallimard, 2013) de Jack Kerouac : le même étonnement et le grand « Oui » à tout, à la géographie, à toutes les aventures, à tou·tes les autres. Au-delà de son statut de livre étendard de la beat generation – ce qui a plutôt tendance à le desservir – Sur la route est un remarquable texte plein de poésie et de musicalité.Aux premiers abords, cela pourrait n’être qu’une sorte de conquête de l’Ouest motorisée mais l’on s’aperçoit bien vite que c’est surtout l’histoire d’une amitié qui est contée, celle de Kerouac pour Neal Cassady (Dean Moriarty dans le roman), un sublime chien fou sans repos. C’est Neal Cassady qui donne le rythme de cette « énorme partition de jazz ». Si Kerouac (et les autres) arrive à suivre son rythme, alors c’est la fête, orgiaque à l’instar du récit du solo de saxophone sur une place de San Francisco. Sinon, c’est la tristesse et la mélancolie qui se laissent entrevoir. Ces quatre voyages énergiques qui « engouffre(nt) continent et expérience » dans les artères de l’Amérique ont presque toujours pour ligne de mire les brumes-vapeurs de San Francisco (et du cachalot de Moby Dick). Dans ces années quarante survoltées, on croise entre autres les encore inconnus Allen Ginsberg avant son hurlement (Howl, C. Bourgois, 2012, catalogue) et un William Burroughs junkie qui vivote avec sa femme dans le bayou jouxtant la Nouvelle Orléans et bien d’autres.
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