Jaime de Angulo
Indiens en bleu de travail
Avec son visage émacié et sa fine barbe, on pourrait le prendre facilement pour le frère jumeau d’Ezra Pound – lequel qualifiait Jaime de Angulo d’« Ovide américain ». Jaime de Angulo est un drôle de personnage comme seuls les États-Unis savent en accoucher. Né en 1887 à Paris dans une famille d’aristocrates espagnols, il part vers les États-Unis au début du XXème siècle et c’est là-bas que Jaime de Angulo devient cow-boy et s’éprend des cultures amérindiennes en train de péricliter dans le Nord de la Californie. Il se fait anthropologue en roulant « dans les fossés avec les chamans », devient un linguiste et professeur reconnu à Berkeley – il maîtrisera jusqu’à dix-sept langues amérindiennes. C’est au début des années 40 qu’il repartira vivre en ermite à Big Sur où il possédait une cabane. Dans son livre Indiens en bleu de travail, paru aux Éditions Héros-Limite en 2014, Jaime de Angulo conte son approche linguistique et humaine auprès des natif·ves de la tribu des Pit Rivers. Beau texte, avec une pointe de comique, qui cache une immense mélancolie à voir un monde disparaître. Il dédie ce livre à Blaise Cendrars – le ton est proche – et on pourrait aussi le rapprocher à ce que fera quelques décennies plus tard un Bruce Chatwin dans son ultime récit Le chant des pistes (in Œuvres complètes, Grasset, 2005, catalogue). Jaime de Angulo meurt en 1950.
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